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2016/01/11

Le génie du Dr Cahn


Le génie du Dr Cahn


La monothérapie de Tivicay ®, ça intéresse. Je reçois la question suivante:

Je donne des éléments sur ce commentaire du billet: Stribild ®, EACS-2015, Hocqueloux
Les questions m'aident à construire le billet sur la présentation de Ch. Katlama à EACS-2015. Merci! Pour les plus pressés, voir les transparents et le résumé.

Vu le black-out total chez nos média favoris, je ne suis pas pressé...

Le futur de la thérapie, sous l'angle Dolutégravir (Tivicay ®) est facile à envisager.
Il n'y a que 2 questions à se poser, à titre collectif et individuel:

1 - La monothérapie de Tivicay ® (m') est-elle possible ?, et si oui,
2 - En maintenance, le 10 mg fait-il aussi bien que le 50 mg ?

2 questions, pas une de plus ...

Le génie du Dr Pedro Cahn est d'avoir répondu, partiellement, à ces 2 questions, à la fois.

Sa Bithérapie d'attaque, sans échec, sur patients naïfs, ça en bouche un coin. D'autant que la Lamivudine, accrochée en porte-clés à DTG, est peu puissante, et ne synergise pas avec DTG.

Cette quasi monothérapie, en traitement d'attaque ouvre, à l'évidence, la porte vers des résultats en monothérapie d'attaque (*). Ça va finir par sortir, probablement dès 2016...

Déjà les américains construisent leur argumentaire pour financer un grand essai sur la bithérapie de maintenance DTG/3TC. Et refaire chez eux ce qui est déjà acquis chez nous...L'essai, ASPIRE (NCT02263326), est annoncé ici, ne ne diffère pas de notre essai LAMIDOL
PADDLE, lui aussi, va être refait aux USA: NCT02582684; par le AIDS Clinical Trials Group

L'essai ING-111521 nous a déjà montré que la monothérapie de Tivicay, en attaque, sur patients naïfs, c'est possible. La clinique va confirmer ce que l'on sait déjà.
C'est ce même essai ING111521 qui avait permis au fabricant d'affirmer que 50 mg est mieux que 10 mg. Plus la dose est élevée plus la réponse est rapide: la vitesse de la réponse est à proportion de la dose.
Certes, mais nous, on s'en fout: ce qui nous intéresse c'est le maintien de la réponse.
Pas la vitesse de réponse, à l'attaque... Elle dépend, un peu, de la dose.
Le Dr Pedro Cahn montre qu'elle dépend surtout de la charge virale initiale.

Paddle EACS 2015 Lamivudine Dolutegravir Dr Pedro Cahn indetectable

J'ai classé les patients, du tableau présenté par le Dr Pedro Cahn, par CV avant traitement. (voir aussi ce billet)

On voit très nettement que l'indétectabilité tarde à venir lorsque la charge virale initiale est élevée.

Et aussi, que l'entrée dans la dernière ligne droite, le passage sous 400 copies, garantissant le succès final, est obtenu dès le 10 ième jour (regardez, c'est vrai pour 19 patients: 19/20), tout comme dans l'essai de monothérapie d'attaque : ING111521 (9/10) !

Avec ou sans Lamivudine, le résultat est le même...(*)

Alors, on peut s’embêter à prendre de la Lamivudine (300 mg, 1 fois par jour), au début. Sans perdre de vue de retirer cet accessoire, à terme(*).

L'essai PADDLE (*) nous éclaire donc sur ce que ING111521 envisage: la maintenance en Monothérapie de Tivicay ® est possible.
(*) = patients naïfs de traitement, donc/ou n'ayant jamais pris d'INI
Il éclaire aussi la deuxième question fondamentale: 10 mg, au lieu de 50 mg, suffit-il à la maintenance ?

Vous ne voyez pas en quoi PADDLE nous éclaire sur la réduction de posologie ? Alors, à bientôt pour un prochain billet.

C'est fascinant, n'est-ce pas ?


legoeland 10 janvier 2016 à 14:39


Charles-Edouard! 11 janvier 2016 à 03:26



2 commentaires:

  1. legoeland10/1/16

    Votre point de vue est tranché et suggère des changements bienvenus lorsqu'on suit depuis de nombreuses années des protocoles lourds. On sent que cette année 2016 pourrait être un tournant ! (J'y crois) Un article synthétique de The Body résume bien l'espoir que suscitent ces petits essais (http://www.thebodypro.com/content/76594/why-dolutegravir-might-get-us-closer-to-ending-aid.html?getPage=1). TOUTEFOIS, dans la conclusion de l'article (en page 4) il est conseillé d'encore ATTENDRE car les effectifs de ces groupes de testeurs sont petits, les échecs peu fréquents mais réels et on ignore si le Dolutegravir sera suffisamment puissant pour éviter toute mutation. Dans le cas où celles-ci agiraient à bas bruit, ne conduiraient-elles pas à générer une nouvelle forme de virus plus agressive ? (le contraire est aussi possible). D'où l'idée de patienter encore pour y voir plus clair, et d'impérativement réaliser un génotypage et des prises de sang très régulières si on s'engage dans cette aventure. Avec un plan B en tête je suppose...

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    1. Ce commentaire semble faire suite à un commentaire précédant sur le billet "Stribild EACS-2015 Hocqueloux"

      Je l'ai donc publié là et j'y est mis ma réponse.

      Les questions évoquées dans ce commentaire (interessant...) seront reprises dans des billets à venir.

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